Législatives au Sénégal : large victoire du Pastef
Fort d’une large majorité au Parlement à l’issue des législatives du 17 novembre, le gouvernement sénégalais, conduit par le Premier ministre Ousmane Sonko va désormais pouvoir mettre en œuvre sa politique.
Au Sénégal, les résultats officiels provisoires des élections législatives ont confirmé le 19 novembre une nette victoire du parti Pastef (Patriotes africains du Sénégal pour le travail) qui a «littéralement remporté la quasi-totalité des départements» aux législatives du 17 novembre, rapporte la presse locale.
Le parti dirigé par le premier ministre, Ousmane Sonko, a raflé 47 des 54 circonscriptions électorales à l’intérieur du pays et à l’étranger, «confirmant son ascension fulgurante au sein du paysage politique sénégalais», commente notamment Sene News.
Dans la foulée des résultats «officieux» de sortie d’urne après la fermeture des bureaux de vote, le Pastef avait déjà annoncé avoir «largement remporté» les législatives, disant avoir «raflé 80% des sièges» de l’Assemblée nationale qui en compte 165.
L’autorité électorale n’a pour l’heure pas fixé le nombre de sièges pour les différentes formations politiques, mais d’après les estimations du média local Dakaractu, le Pastef pourrait se retrouver avec 131 députés à l'issue de ces élections.
Avec une telle majorité, le président Bassirou Diomaye Faye, élu le 24 mars, et son Premier ministre Ousmane Sonko, nommé le 2 avril, possèdent désormais les mécanismes législatifs pour pouvoir mettre en œuvre leur politique.
D’inspiration «panafricaniste de gauche», le programme des deux jeunes dirigeants sénégalais vise à garantir la souveraineté économique du pays.
Blocage politique et violences électorales
Le 12 septembre dernier, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a dissous le Parlement du pays et convoqué des élections législatives pour le 17 novembre, expliquant que cette décision était la conséquence du blocage du fonctionnement du gouvernement, plus de cinq mois après son installation.
Une semaine avant la dissolution du parlement, les députés de la coalition d'opposition qui soutenait l'ex-président Macky Sall, avaient proposé au Parlement de voter une motion de censure à l'égard du gouvernement actuel du Premier ministre Ousmane Sonko.
Fin juin, la même coalition avait boycotté le débat d’orientation budgétaire, provoquant son annulation. Selon le président Bassirou Diomaye Faye et le premier ministre Ousmane Sonko, l'opposition œuvrait pour «ralentir le processus de réforme du pays».
À noter que, malgré les appels au calme, de violents incidents avaient émaillé la campagne électorale, notamment à Dakar et à Koungheul, mais également à Saint-Louis, où plusieurs personnes avaient été blessées, notamment «par arme blanche».
Le Pastef avait accusé les partisans de la coalition Takku Wallu, dirigée par l’ex-président Macky Sall, d’être derrière ces violences électorales.