Moscou : la frappe américaine sur l’armée syrienne, entre négligence et soutien à Daesh
Les frappes de la coalition menée par les Etats-Unis sur les positions de l’armée syrienne près de Deir ez-Zor oscillent entre «une grande négligence» et «une aide directe» aux combattants de Daesh, selon le ministère russe des Affaires étrangères.
«Les agissements des pilotes de la coalition, s’ils n’ont pas reçus d’ordres de Washington, ce que nous espérons, étaient proches de commettre une grande négligence voire une aide directe à l’Etat islamique», indique le communiqué du ministère russe des Affaires étrangères.
La frappe qui a tué 62 soldats syriens près de la ville de Deir ez-Zor le 17 septembre était «inévitable compte tenu du refus obstiné des Etats-Unis à coopérer avec la Russie dans la lutte contre Daesh, le Front al-Nosra et autres groupes terroristes affiliés», peut-on également lire dans le communiqué.
#VitaliTchourkine : la frappe américaine sur l’armée syrienne aurait été une provocation https://t.co/B4yb6h3kWDpic.twitter.com/PJXqCqBbxd
— RT France (@RTenfrancais) 18 septembre 2016
Les frappes aériennes contre les positions de l’armée syrienne ont été menées par deux chasseurs F-16 et deux aéronefs d’attaque au sol A-10, a annoncé le ministère russe de la Défense quelques heures après l’attaque. Selon l’agence de presse syrienne SANA, Daesh a lancé une offensive consécutivement au bombardement américain sur les positions de l’armée syrienne.
La Russie s’inquiète également des nombreux cas de violation par des rebelles syriens du cessez-le-feu conclu le 9 septembre entre la Russie et les Etats-Unis. «De nouveau, nous appelons Washington à faire pression sur les combattants contrôlés par les Etats-Unis pour s’assurer qu’ils respectent les conditions du cessez-le-feu», a exhorté le ministère russe des Affaires étrangères. Sinon, l’accord prouvé à Genève pourrait être mis en danger, ce qui «va à l’encontre des intérêts de la communauté internationale».
«Les Etats-Unis défendent Daesh»
Plus tôt dans la journée, Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, a également dénoncé Washington pour cette frappe aérienne qui, selon elle, sert les intérêts des terroristes de Daesh.
«Si auparavant nous soupçonnions que le Front al-Nosra était protégé de cette façon, dorénavant, après les frappes aériennes sur l’armée syrienne, nous en tirons une conclusion vraiment effrayante pour le monde entier : la Maison Blanche défend Daesh», a confié à la chaîne de télévision russe Rossiya 24 Maria Zakharova.
«Nous demandons une explication complète et détaillée de la part de Washington. Cette explication doit être donnée au Conseil de sécurité de l’ONU», a ajouté la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.