Berlin appelle à de nouvelles sanctions contre Moscou

L'Allemagne pousse pour de nouvelles sanctions contre la Russie, malgré leur inefficacité. Tandis que Berlin coordonne avec Washington un nouveau train de mesures, Moscou dénonce une politique de confrontation, affirmant que ces pressions ne font qu’affaiblir les chances d’un règlement pacifique du conflit.
En visite officielle à Washington le 28 mai, le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul a déclaré que les États-Unis pourraient imposer de nouvelles sanctions contre la Russie très prochainement. Selon Bloomberg, cette déclaration a suivi une réunion de 45 minutes avec le secrétaire d'État Marco Rubio. « Plus de 80 sénateurs sont prêts à considérer et voter un nouveau paquet de sanctions », a affirmé Wadephul, ajoutant que « si la Russie continue son refus, des mesures seront prises ».
Le même jour, le chancelier allemand Friedrich Merz a confirmé que l’Union européenne travaillait actuellement sur un 18e paquet de sanctions. Lors d’une conférence de presse conjointe avec Zelensky, tenue à Berlin le 28 mai, Merz a notamment souligné : « Nous menons des discussions actives avec les États-Unis. Je participe personnellement à ces échanges ».
Pression occidentale coordonnée, prudence de Trump
Malgré la volonté de Berlin de renforcer la pression sur Moscou, le président américain Donald Trump a, lui, exprimé une position plus réservée. Le 28 mai, depuis la Maison Blanche, il a déclaré : « Si je pense être proche d’un accord, je ne veux pas tout gâcher avec des sanctions ». Il a également fait part de sa « déception » concernant la situation actuelle.
Selon des informations publiées par The Wall Street Journal, des discussions internes à l’administration américaine prévoient toujours la possibilité d’un nouveau train de sanctions, sous l’impulsion de figures pro-ukrainiennes.
Friedrich Merz a quant à lui affirmé : « Nous comptons sur l’appui des États-Unis. Il y aura des conséquences si la Russie refuse le cessez-le-feu ».
Réaction de la Russie
À Moscou, ces annonces sont perçues comme une provocation occidentale. Le 28 mai, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a dénoncé une « pression artificielle » destinée à bloquer tout processus de paix. Il a souligné que la Russie n’avait jamais cédé aux sanctions, les qualifiant une nouvelle fois d’inefficaces.
Les autorités russes rappellent que ces sanctions, imposées depuis des années, n’ont pas produit les effets escomptés. Moscou considère qu’elles visent davantage à satisfaire les intérêts politiques d’une minorité occidentale qu’à établir une quelconque stabilité.
Le Kremlin accuse les États-Unis et leurs alliés de saboter les discussions de paix et d’utiliser les sanctions comme levier. La Russie, de son côté, affirme rester ouverte au dialogue, mais refuse toute soumission à des menaces économiques venant de l’extérieur.