Attentat au Cachemire : le ministre pakistanais de la Défense évoque une «opération sous fausse bannière»

Après l’attentat de Pahalgam, qui a coûté la vie à 26 personnes et provoqué une escalade des tensions entre l’Inde et le Pakistan, Khawaja Asif a déclaré ce 25 avril que son pays répondrait avec «toute sa force» en cas d’attaque indienne. Sur plusieurs chaînes, le ministre pakistanais a également évoqué une «opération sous fausse bannière».
Le Pakistan répondra avec « toute sa force » à toute éventuelle incursion indienne sur son territoire, a déclaré ce 25 avril à la chaîne Al Jazeera le ministre pakistanais de la Défense Khawaja Asif. « Nous ne pouvons pas permettre cette invasion de notre terre, de notre pays », a-t-il ajouté auprès de la chaîne qatarie, alors que la tension continue de monter entre Islamabad et New Delhi trois jours après une attaque terroriste dans le Cachemire indien.
« Nous soupçonnons fortement qu’il s’agissait d’une opération sous fausse bannière », a ajouté le ministre pakistanais concernant cet attentat. Une position qu’il a également tenue auprès de Sky News, toujours ce 25 avril, déclarant par ailleurs que le monde devrait être « inquiet » de l’escalade entre « deux puissances nucléaires ». «S’il y a une attaque totale ou quelque chose comme ça, alors il y aura évidemment une guerre totale », a-t-il encore déclaré auprès de la chaîne britannique.
Pakistan’s Defence Minister Khawaja Asif tells Al Jazeera the deadly attack on tourists in Indian-administered Kashmir may be a “false flag operation,” though he gave no evidence. pic.twitter.com/17f73FRj5W
— Al Jazeera English (@AJEnglish) April 25, 2025
Autre témoignage de cette escalade : des échanges de tirs le long de la ligne de contrôle (LOC) au Cachemire. Citant des sources sécuritaires, la chaîne indienne News18 a fait état ce 25 avril de tirs « à plusieurs endroits » le long de cette ligne de cessez-le-feu, évoquant une ouverture du feu par la partie pakistanaise « provoquant la riposte des troupes indiennes ».
« Nous ne plierons devant aucune pression internationale »
Le 23 avril, le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé la suspension de la délivrance des visas aux ressortissants pakistanais ainsi que la révocation, à compter du 27 avril, de tous ceux en cours ; d’ici là « tous les citoyens pakistanais actuellement en Inde » devront avoir quitté le pays (à l’exception des détenteurs d’un visa médical, qui auront un sursis jusqu’au 29).
L’Inde avait par ailleurs annoncé la fermeture immédiate du poste-frontière d’Attari-Wagah et la suspension du traité signé en septembre 1960 sur le partage avec le Pakistan des eaux de l’Indus, vitales pour l’agriculture pakistanaise. Les conseillers militaires indiens au Pakistan ont été rappelés et ceux, pakistanais, en poste à New Delhi ont été déclarés persona non grata.
Le Pakistan a répondu en annulant à son tour les visas délivrés aux ressortissants indiens – qui ne pourront pas rester sur le sol pakistanais au-delà du 30 avril –, en suspendant tous les échanges commerciaux avec l’Inde et en fermant son ciel aux vols indiens. Islamabad a également expulsé des conseillers militaires indiens présents dans la capitale. Par ailleurs, le Premier ministre Shehbaz Sharif a averti que toute tentative de bloquer ou détourner les eaux destinées au Pakistan « sera considérée comme un acte de guerre ».
« L'Inde mène une guerre de basse intensité contre nous et s'ils veulent faire monter les enchères, nous sommes prêts », avait pour sa part déclaré le ministre pakistanais de la Défense, avant d’avertir : « pour protéger notre terre, nous ne plierons devant aucune pression internationale ».
Le 22 avril, des hommes armés ont ouvert le feu près d’un site touristique à Pahalgam, dans la vallée de Baisaran, tuant 26 personnes (25 Indiens et un Népalais) et en blessant 17 autres. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière de ces 25 dernières années contre des civils dans cette région. Elle a été revendiquée sur les réseaux sociaux par The Resistant Front, a rapporté le 23 avril l’agence Reuters. Cette dernière a précisé que ce groupe – qui selon les agences de sécurité indiennes serait lié au groupe terroriste pakistanais Lashkar-e-Toiba – avait exprimé son agacement face à l’installation de plus de 85 000 « étrangers » dans la région, provoquant selon lui un « changement démographique ».
L’agence de presse indienne PTI a rapporté la destruction par « une explosion », dans la soirée du 24 avril, des maisons de deux membres de Lashkar-e-Toiba alors que des agents des forces de sécurité y menaient des perquisitions.