De nombreux pays s'inquiètent de la situation en Cisjordanie et condamnent les actions de Tsahal
Pékin, Ankara, Paris, Madrid ou encore Londres et l'ONU s'inquiètent de la dégradation de la situation sécuritaire en Cisjordanie. Depuis trois jours, l'armée israélienne mène une opération de grande envergure dans le nord des territoires occupés. Le bilan est déjà de 19 morts en 48 heures.
Alors que les médias et les observateurs internationaux avaient les yeux rivés sur le front à Gaza ou dans le sud du Liban, de nombreux pays s'inquiètent de la situation alarmante en Cisjordanie en raison d'une opération d'envergure menée par Tsahal dans le nord des territoires occupés.
Les opérations militaires israéliennes en Cisjordanie occupée «aggravent un climat d'instabilité et de violence inédits», s'est inquiétée le 30 août la France, «fortement préoccupée» par la dégradation de la situation en général dans les Territoires palestiniens. Dans une déclaration du ministère des Affaires étrangères, Paris réitère aussi son opposition à la colonisation en Cisjordanie occupée, «qui doit cesser immédiatement».
Le chef de la diplomatie espagnole, José Manuel Albares, s'est lui aussi alarmé de la situation en Cisjordanie occupée, où Israël mène une opération militaire meurtrière. «Il se produit en ce moment en Cisjordanie une flambée de violence qui est clairement inacceptable», a-t-il déclaré lors d'un point presse au Quai d'Orsay, à l'issue d'un entretien avec son homologue français Stéphane Séjourné. «Cela n'aide en rien au retour de la paix» et «cela met en péril la solution à deux États», a-t-il insisté. Il a réitéré la condamnation par Madrid de la colonisation et estimé que «la situation en Cisjordanie était une violence permanente».
La Chine et la Turquie condamnent les actions israéliennes en Cisjordanie
Le ministère britannique des Affaires étrangères s'est dit «profondément préoccupé par les méthodes employées par Israël» dans son opération en Cisjordanie occupée, qui a fait au moins 19 morts en l'espace de 48 heures, et a appelé à une «désescalade urgente». «Nous reconnaissons le droit d'Israël à se défendre contre les menaces à sa sécurité, mais nous sommes profondément préoccupés par les méthodes employées par Israël et par les informations faisant état de pertes civiles et de destruction d’infrastructures civiles», a indiqué un porte-parole du ministère dans un communiqué cité par Reuters. «Le besoin d'une désescalade est urgent», a-t-il ajouté.
L'ONU a demandé la cessation «immédiate» de l'opération menée par Israël en Cisjordanie occupée et jugé que la souffrance des habitants de Gaza allait «au-delà de ce que tout être humain devrait supporter».
La diplomatie européenne a également réagi par l'intermédiaire de Josep Borrell. Dans un message sur la plateforme X (ex-Twitter), il a déclaré que «l’opération militaire majeure menée par Israël en Cisjordanie occupée» ne devait pas constituer «le prélude à une extension de la guerre à partir de Gaza, y compris une destruction à grande échelle», déplorant également les propos du ministre israélien des Affaires étrangères sur «l’évacuation des résidents palestiniens».
De son côté, le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a appelé la communauté internationale à mettre un terme aux crimes israéliens commis dans les territoires palestiniens.
Pékin a également réagi. Geng Shuang, représentant permanent adjoint de la Chine auprès des Nations unies, a fermement condamné le 29 août la récente opération militaire israélienne en Cisjordanie, rapporte le média Xinhua.
Depuis trois jours, l'armée israélienne a lancé plusieurs raids dans le nord de la Cisjordanie pour lutter contre les cellules du Hamas et du Jihad islamique présentes dans la zone. Tsahal opère en effet à Tulkarem, Jénine et Tubas. Un article d'I24 a affirmé qu'au cours de l'opération du 30 août, Wezam Hazem, chef du Hamas à Jénine, avait été tué.