Selon Séjourné, la France n'a pas «intérêt» à discuter avec «les responsables russes»
Il n'est pas dans l'intérêt de la France de «discuter avec les responsables russes», a estimé ce 8 avril le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné. La semaine passée, un entretien téléphonique entre les ministres des Armées russe et français avait mis en exergue les antagonismes entre Paris et Moscou.
«Ce n'est pas aujourd'hui notre intérêt de discuter avec les responsables russes puisque les communiqués qui sortent, les comptes-rendus qui en sont faits sont mensongers», a déclaré Stéphane Séjourné aux médias France24 et RFI depuis Abidjan.
Une conversation téléphonique inattendue, à l’initiative de la France, avait eu lieu le 3 avril entre les ministres de la Défense Sébastien Lecornu et Sergueï Choïgou. Lecornu avait, selon le communiqué du ministère, «appelé la Russie à cesser toute instrumentalisation» de l’attentat de Moscou en accusant l’Ukraine, Sergueï Choïgou avait indiqué disposer d’«informations sur une piste ukrainienne dans l'organisation de l'attentat» et ajouté espérer, Kiev ne faisant «rien sans l'approbation des Occidentaux», que les services secrets français n’étaient «pas derrière cela».
Le lendemain, Emmanuel Macron avait qualifié les propos de Sergueï Choïgou de «baroques et menaçants».
Séjourné espère «une évolution sur le terrain militaire en Ukraine»
Avant de pouvoir reparler aux Russes, «il faut peut-être d'abord établir la confiance, peut-être surtout avoir une évolution sur le terrain militaire en Ukraine pour que les relations puissent se renouer. Ce n'est pas le cas encore aujourd'hui», a quant à lui estimé Stéphane Séjourné.
Selon ce dernier, la «longue tradition de coopération avec la Russie en matière de terrorisme» est désormais au point mort. «De fait, elle ne continue pas puisque c'était une proposition et le communiqué russe en réalité, en langage russe, propose que nous n'ayons pas de coopération», a-t-il conclu.
Les tensions sont vives entre la France et la Russie depuis plusieurs mois. Moscou dénonce, depuis la mi-janvier et l’annonce de la livraison de 40 missiles supplémentaires à Kiev par Emmanuel Macron, l’implication croissante de Paris en Ukraine. Les propos du président français, refusant le 26 février d’exclure l’envoi de troupes occidentales en Ukraine, n’ont rien arrangé.