Chasseur du futur : Airbus et Dassault s’entendent sur le développement du démonstrateur de vol

Chasseur du futur : Airbus et Dassault s’entendent sur le développement du démonstrateur de vol© ERIC PIERMONT Source: AFP
Le SCAF, au Bourget, le 17 juin 2019. (Photo d'illustration)
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Les deux industriels sont parvenus à un accord sur la phase de développement du premier des sept piliers du SCAF, le démonstrateur de vol du chasseur (NGF), autour duquel s’articule le projet. Pour autant, tous les obstacles sont loin d'être levés.

«Nous avons un accord avec Airbus. Tous les blocages ont été levés» : dans les colonnes du Figaro, propriété du groupe qu’il dirige, Eric Trappier, directeur général de Dassault Aviation, a mis fin au suspense. L’avionneur français et l’industriel munichois sont enfin parvenus à un accord autour du développement du démonstrateur du NGF (pour New Generation Fighter), le chasseur du système de combat aérien du futur (SCAF).

Mi-novembre, le patron du fleuron tricolore avait démenti une première annonce d’accord entre les industriels, émanant du ministère allemand de la Défense. «Ce n’est pas fait», avait rétorqué à Reuters un porte-parole de Dassault, quelques jours plus tard, après une deuxième annonce d’accord, cette fois-ci du Premier ministre français Elisabeth Borne.

Deux ans de perdus, à cause des appétits allemands

Depuis près de deux ans, ce projet politico-industriel lancé par Emmanuel Macron à son arrivée à l’Elysée bat de l’aile, notamment à cause des craintes des industriels français de se voir déposséder de leurs savoirs technologiques. En effet, si Paris et Berlin s’étaient entendus pour que seules les technologies développées en commun soient partagées, les Allemands avaient finalement exigé d’avoir accès à l’ensemble des technologies employées sur le SCAF afin de pouvoir les réutiliser sur leurs propres projets. Une ligne rouge pour les entreprises françaises.

«La propriété des travaux à réaliser en commun sera partagée, mais les technologies et le savoir-faire qui nous appartiennent ne le seront pas», assure le patron de Dassault, dépeignant un «accord gagnant-gagnant pour toutes les parties». Aux craintes sur leurs brevets, s’ajoutent les coups de boutoir des industriels allemands qui ont profité du raccrochage, en cours de route, de l’Espagne pour contester la position de leurs partenaires français sur chacun des piliers du projet et, in fine, le leadership de la France sur le SCAF.

Malgré la confirmation d’une entente entre Dassault Aviation et Airbus Defence and Space, celle-ci est accueillie avec circonspection par la presse spécialisée. Ce bras de fer a engendré un sérieux retard sur le programme et le premier vol du démonstrateur n’est à présent attendu qu’à la toute fin de la décennie.

Simple point d’étape sur un parcours semé d’embuches ?

Par ailleurs, la rivalité entre Dassault et Airbus est loin d'être enterrée. Si les deux principaux industriels ont fini par tomber d’accord, à quelques jours d’une importante échéance à Madrid sur le financement du projet, celui-ci ne concerne que le développement du démonstrateur de vol ou «phase 1B». De nouveaux accords devront ainsi être trouvés pour les phases suivantes du programme.

«Un nouveau contrat devra être signé d'ici deux à trois ans», au sujet de la phase 2, rappelle à ce propos Eric Trappier. Or cette phase, qui recouvre l’assemblage et le test en vol du démonstrateur, n’a été que partiellement approuvée par le Bundestag, dont le comité budgétaire exige des garanties… sur le partage industriel et la propriété intellectuelle.

Au-delà de l’entente entre les industriels eux-mêmes, chaque étape du projet doit recevoir l’aval des Parlements des Etats partenaires, certains étant plus zélés que d’autres dans la défense de leurs intérêts nationaux… Allemands en tête. D’ailleurs, face à l’attitude du Bundestag, la commission des finances du Sénat a adopté en novembre un amendement pour lancer l’étude de faisabilité d’un SCAF 100% français.

Autant dire que, malgré l’annonce de cette fin de semaine, le voyage vers la mise en service du fameux chasseur européen de 6e génération – prévue pour 2040 – ne s’annonce toujours pas comme un long fleuve tranquille.

Maxime Perrotin

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